9 trous avec Aubert…
Il est l'un des joueurs les plus emblématiques du golf local. Aubert Rivière, 72 ans a été l'un des premiers joueurs réunionnais à porter le maillot de l'équipe de France. Il a accumulé les titres et les trophées qu'il ne considère que comme des bons souvenirs. Au terme de cette première journée des championnats de la Réunion Séniors sur le parcours de Bourbon, il reste l'un des favoris… On l'a accompagné sur les 9 premiers trous du parcours…
Le practice est l'un de ses endroits préférés… Il adore s'entraîner. Après le parcours bien entendu. A une demi-heure du coup d'envoi de la première manche de ces championnats, il vide méticuleusement son seau de balles. A 72 ans, il est primordial de s'échauffer correctement. Et d'ajuster ses distances. S'il s'élance sans aucune prétention pour ce championnat 2022, il le fait avec sérieux. « Je suis là pour jouer au golf, explique t-il. Gagner n'est pas un objectif. Dès que l'on pense gagner, on installe la peur de perdre. »
Au drive du trou numéro 1, il porte sa balle à vingt mètres de l'entrée gauche du green. L'approche est un peu longue. Il se retrouve pour le birdie avec un putt de deux mètres en descente. Ce sera le premier par du jour.
Drive du 2, à 200 mètres à gauche du fairway. Deuxième coup parfait de bois 5. Une petite gratte sur son coup de sandwedge, il est à l'entrée du green. Là aussi l'approche est un peu longue. « Le parcours s'est beaucoup amélioré. Les greens sont nettement plus roulant qu'avant, c'est beaucoup plus intéressant. » Il se retrouve là aussi avec un putt en descente et en travers. Ce sera un boggey qui ne semble pas du tout l'affecter : dans ce sport comme dans tout on ne rate pas, on apprend. C'est sa philosophie !
Drive du 3 à gauche dans le mauvais rough. Dans les règles du jour, impossible de place sa balle sur le fairway. Le coup est difficile, la balle repose dans un mélange d'herbe et de sable en montée. Le coup est plus que moyen. L'approche elle sera un peu longue. Nouveau boggey.
Sur le 4 il place un coup de bois 5 au milieu. « Mon but est de revenir au jeu, dit-il. Je viens de passer six mois difficiles avec quelques problèmes de santé, se confie-t-il. Jouer fait partie de ma thérapie. Je n'a jamais eu de mauvais souvenir au golf par contre j'ai beaucoup appris de mes erreurs ou de mes mauvais coups. J'ai toujours mis en priorité le travail et le sport. » Un coup de fer plein green, putt un peu court en montée, le par. Idem sur le par 3 du 5 où il a joué plein green. Et sur le 6 après avoir joué le green en régulation, il rate de peu le birdie. « Rater le bridge ou réussir le par ? Pas du tout. Je ne pense pas au résultat, juste rentrer le putt. Penser au birdie c'est faire de la prédiction. Notre cortex mouline, c'est lui qui souvent nous pose problème. Il faut se mettre dans sa bulle et ne penser qu'à une chose, jouer le coup qui vient. On réfléchit en amont et on lâche prise au moment de l'exécution. Tout le reste ne sert à rien. Quand je suis devant ma balle, si je pense à autre chose, je me relève et je recommence avec une seule pensée. Ma cible. »
Il fera de nouveau le par au 7, enverra un missile au 8 où il inscrira un nouveau par sur sa carte de score. au 9, avec un vent de face qui s'est renforcé, après un drive plus que correct, il jouera un coup en contrebas du green à gauche. Approche un peu longue et premier double boggey. Regarde t'il le score alors qu'il passe l'aller à + 4 ? « Je sais à peu près où j'en suis mais pas de calcul, dit-il. C'est quelque chose qui se fait après le 18. Si on le fait avant on va polluer le reste de sa partie… »
Aubert Rivière va terminer ce premier tour en étant en tête - à égalité avec deux autres joueurs - et un score de + 9. Un résultat accueilli sans joie excessive. « Ça m'est arrivé de jouer 93 un jour et 70 le lendemain. Dans ce sport ça peut aller très vite dans les deux sens. » L'essentiel pour lui dans ce deuxième et dernier tour sera avant tout de jouer.