Tamarina sous le signe du renouveau
Propriété du groupe sucrier Medine, le golf de Tamarina est l'un des plus anciens 18 trous de l'île Maurice. Situé sur la côte ouest, entre Flic en Flac et Rivière Noire aux portes du petit village de Tamarins, le parcours est bordé de villas qui ont été vendues à de riches hommes d'affaires dont bon nombre de Réunionnais. Deux ans après la crise Covid, l'activité du Golf a retrouvé son rythme de croisière et s'apprête à accueillir, les 13 et 14 mai prochains son Open.
Le club house est on ne peut plus accueillant. Avec de larges sourires, l'équipe managée par Ravin Chunivan est à l'écoute de vos moindres désirs. Le directeur du Golf, Alain Lenoir, qui est aussi l'un des représentants des propriétaires a veillée à ce que la crise Covid ne laisse pas de traces. Aussi bien la boutique que les vestiaires offrent ce qu'il y a de meilleur. Et le restaurant propose une carte qui satisfera les pus gourmands, du traditionnel club sandwich au plat de pâtes toujours appréciés après l'effort d'un parcours de 18 trous, jusqu'aux délices d'une pêche du jour où une variété de poisson locale, le « sacré chien » est plein de saveurs. On est à deux pas du village de pêcheurs de Tamarins qui proposent chaque jour le fruit de leur travail.
Côté parcours, il est possible de le faire à pieds ( le club propose des trolleys ). Mais relativement long (6886 mètres) il se montre assez exigeant sur le plan physique surtout lors de l'été qui a la particularité d'être également la saison des pluies avec des averses aussi soudaines que violentes. La végétation est un mélange se savanne, de petites forêts d'espèces tropicales où vivent des singes chapardeurs - il faut bien surveiller ses effets - et d'amas de roches basaltiques qui ont la particularité de faire disparaitre les balles qui y atterrissent. Les voiturettes sont équipées de GPS qui donnent les différentes distances de ce par 72 (4 par 3 - 4 par 5 - 10 par 4) ainsi que les obstacles à éviter. Le trou N°1 un par 4 de 360 mètres ( on vous donne les distances depuis les plots jaunes) est rassurant du fait de sa largeur… et c'est tout droit jusqu'au green sans obstacle majeur. Les difficultés débutent au trou n°3, troisième plus difficile du parcours, avec un par 4 de 380 mètres et des bunkers un peu moins accueillants. ll faudra atteindre le trou n°6 pour le premier par 3 de l'aller.
Et savoir jouer du bois pour passer les 180 mètres au dessus d'une petite rivière pour atteindre un green superbement défendu par une succession de bunkers. Le trou n°7 est le plus difficile du parcours. Il faut jouer stratégique et bien savoir où placer sa balle. Sur le trou n°8 il ne faut pas avoir peu de l'eau qui se trouve à gauche mais ils a de la place à droite avec un rough en chiendent qui avale les balles. L'aller se termine sur un par 3 qui est l'un des plus faciles du parcours.
Le retour lui semble un peu plus compliqué avec dès le 10 un arbre plante au milieu du fairway. Il faut donc savoir où placer sa balle. Le trou n°11, un par 5, offre deux possibilités dont celle de pouvoir couper l'imposant dogleg droit, au dessus de friches avant de se retrouver de nouveau face à un arbre au milieu du fairway que nous avons pu miraculeusement traverser pour être sur le green en 3.
Le 13 est le trou signature du parcours. Un par 3 de plus de 150 mètres avec un green situé tout en contrebas avec à droite une forêt et à gauche les berges de la Rivières des Remparts. Le 15 est le deuxième trou le plus compliqué du parcours, un par 4 de 360 mètres en léger dogleg gauche où il est impératif de driver à droite du fairway pour tenter d'atteindre un green bien défendu par des bunkers. Baptisé Mamelle Zabeth, le 16 est un par 5 de 444 mètres plus compliqué qu'il n'y parait avec une mini ravine qui serpente aux trois quarts du fairway avec un green lui aussi bien défendu par de larges bunkers. Le 18 est un par 4 avec un dogleg droit où l'idéal est de réussir à passer des bunkers à droite pour pouvoir attaquer un green qui se situe tout en contrebas, sous le club house avec interdiction formelle d'être trop long, la balle filant alors dans la forêt.
Ce parcours est plus que plaisant avec quelques difficultés qui ne sont pas insurmontables si on sait le respecter. Les bunkers sont nombreux et très bien placés et ils sont ratissés deux fois par jour, ce qui n'est pas le cas pour tous les golfs dont ceux de la Réunion. De gros efforts ont été faits pour nettoyer roughs et sous bois mais la végétation autour des green est très présente et avale très facilement les balles en cas de mauvais coup.
- On a aimé : l'accueil, la qualité des installations, le practice, les vestiaires, le cadre du club house, la carte du restaurant
- Peut mieux faire : certains départs un peu abîmés, le manque de nettoyeurs de balles au départ des trous, pas de toilettes sur le parcours.
Interview : Alain Lenoir, directeur du Tamarina Golf Course.
Figure incontournable du Golf Mauricien, Alain Lenoir dirige avec douceur mais fermeté le Golf de Tamarina. Il a tiré les leçons de la Crise Covid. « Cela a été très difficile surtout vis vis de notre clientèle et de nos employés. Mais le groupe Medine a su gérer la situation. Nous avons pu grâce à nos équipes continuer l'entretien du parcours pour éviter que la végétation n'envahisse tout. Quand nous avons pu réouvrir, le gros du travail a été essentiellement sur le plan esthétique. » Mais le retour à la normale n'a pas été des plus aisés même si humainement le plaisir a été intense au moment des retrouvailles entre le personnel et les habitués. Si le Golf a pu compter sur un noyau dur d'employés dont la culture golf fait partie de leur ado, il n'a pas été facile de recruter de nouveaux talents. Un phénomène qui n'est pas propre au golf. Beaucoup de métiers peinent à trouver de la main d'oeuvre qualifiée à tel point que certaines entreprises dans le tourisme et la restauration font venir des travailleurs de l'étranger. Ce que hésite à faire Alain Lenoir qui préfère l'embauche de talents locaux. Autres difficultés liées à l'après Covid et à la guerre actuelle en Ukraine, l'augmentation du coût de matières premières - engrais et autres - et matériels spécifiques au golf. Des machines commandées depuis plusieurs mois n'ont toujours pas été livrées. Et ces coûts ont dû être répercutés sur les tarifs des membres et des clients, ce qui n'a toujours pas été compris. « Il y en a qui sont dans la critique permanente, souligne Alain Lenoir. Nous arrivons toutefois à gérer ce genre de situations et avons des idées pour avancer comme l'installation d'énergies plus naturelles. Mais c'est quelque chose qui sur un Golf a ses limites. » Tamarina est l'un des seuls golfs de Maurice à avoir son Académie de Golf qui permet à des jeunes de découvrir et de progresser dans ce sport. « Notre situation est différente de ce que vous connaissez à la Réunion où la Ligue a mis en place depuis longtemps des filières qui permettent de découvrir des talents, de les accompagner jusqu'au plus haut niveau. Ici, de telles structures n'existent pas et Tamarina fait de gros efforts pour des jeunes qui seront sans aucun doute nos membres de demain. » Des compétitions pour ces jeunes sont organisées régulièrement pour leur permettre de progresser comme ce fut le cas il y a quelques semaines de cela. Les 13 et 14 mai Tamarina va organiser son Open de Golf. Une manifestation relancée l'an dernier avec une forte participation de joueurs Réunionnais et la victoire de Matthieu Touneji. La tenue quelques jours avant du Mauritius Ladies Open à Héritage avec une forte délégation de la Réunion devrait faire baisser la participation à Tamarina mais une vingtaine de « Bourbonnais » devraient faire le déplacement. « On privilégie sur cette manifestation plus le côté convivial que la compétition elle-même, explique Alain Lenoir. On a toujours eu de très fortes relations avec les gens de La Réunion et c'est pour moi ce qui compte le plus. »